MONO HOT SPRINGS / VERMILLON VALLEY / TUOLUMNE MEADOWS

MONO HOT SPRINGS / VERMILLON VALLEY / TUOLUMNE MEADOWS

TERGIVERSATIONS !!!

Au départ de Mono Hot, notre grosse question avec Sébastien était : quelles conditions de marche allons-nous trouver sur le chemin ? Nous avions envie de shunter la Sierra entre Mammoth et South Lake Tahoe car les retours qu’on recevaient des autres hikers n’étaient pas encourageants.

Je m’étais dit que je reviendrai faire ce bout de chemin à la fin du parcours quand la neige aurait fondu et les rivières seraient moins dangereuses à traverser – d’autant plus que Sébastien arrête fin juillet et qu’il veut voir autre choses sur le PCT.

Ça faisait sauter quand même environs 16 jours de marche ! Ça me turlupinait ce bond de presque 300 kilomètres ! Mais ici nul n’est tenu de faire ce qu’il dit, alors après moult hésitations (qui ont beaucoup perturbées Gene, pardon ma poule !), on a repris le tracé normal du PCT !

L’ART DE LA LOGISTIQUE

Il a fallu quand même gérer de gros problèmes de logistique avant de se relancer :

1- Sébastien quittant le chemin à Tuolumne Meadows, il voulait faire un break à Yosemite, il me fallait donc trouver un autre compagnon de route pour continuer. Il suffit de demander ! Et ce sera Connor, un américain pur souche croisé à Vermillon Valley. Qui c’est qui devra faire des efforts en Anglais??

2- Les points de ravitaillement habituels sont fermés pour cause de routes coupées par la neige donc il faut se charger avec au moins 12 jours de bouffe pour arriver à Sonora Pass et en plus il faut que ça rentre dans la box anti-ours !! Je vous fais pas de dessin sur le poids du sac !!! Il ne faudra pas rencontrer de gros obstacles sur la route qui nous ralentissent parce que ce sera alors restrictions sur la nourriture. Déjà que les réserves de graisses ont bien fondues !! Je sens qu’il va falloir changer ma garde robe en rentrant ou investir dans une bonne paires de bretelles !!

3- Je ne descendrai pas à Mammoth pour acheter LE T-SHIRT ! Désolé Gaël, garde le tien comme relique. Papou n’est pas un homme de parole mais je suis sûr que tu ne m’en voudras pas. Au passage gros bisous, tu me manques !

ET C’EST REPARTI !

Sur le chemin, toujours les mêmes problèmes :

1- De la neige en quantité astronomique, elle se transforme très (trop) vite ! Longer un lac, par exemple, s’avère super délicat parce qu’on ne sait pas si les rives sont solides. D’ailleurs on a du mal à savoir où elles sont vraiment… Marcher sous les pins se révèle compliqué, des paquets de neige de 1 à 2 m stagnent sous les arbres, du coup on monte, on descends, on monte, on descends….

2- Les cours d’eau en crues : il faut le voir et l’entendre pour vraiment réaliser l’importance du phénomène. Le stress monte à chaque approche d’une traversée. L’eau est glacée et le débit effrayant. Il faut à tout prix éviter le plongeon parce qu’avec le poids des sacs on risque gros et en plus on n’a pas de corde (mauvaise pioche). Même les petits ponts en dur ne résistent pas tous aux assauts  de l’eau. Au campement du soir on essaye de faire sécher ce qu’on peut. En fait on baigne littéralement dans l’humidité !

3- Quand le chemin est libre de neige, il nous faut escalader les troncs d’arbres abattus en plein milieux. Pas une ou deux fois dans la journée, non ça ne serait pas marrant sinon, mais une cinquantaine de fois !!! Toujours avec ce P***** de sac sur le dos !

4- Les moustiques ! Obligés de porter la moustiquaire de tête. C’est comme le supplice de la goutte d’eau  ce truc là, ça vous rends fou !

Enfin bref, c’est le parcours du combattant. En rentrant je m’inscris à un stage en forêt amazonienne avec l’armée, même pas peur !

Mais quand même, quand c’est un peu trop galère, je commence à me demander ce que je fais là. Mauvais signe ! Heureusement à trois (Sébastien , Connor et moi) sans vraiment se le dire on se soutient mutuellement. On avance en se demandant ce qui nous attends au détour du chemin. Du mieux ? Du pire ? En général c’est rien de neuf dans la Sierra. On serre les dents pour pas dire autre chose et on passe. Bon c’était mon petit quart d’heure « j’ai un peu le blues ».

Les paysages restent quand même fantastiques, ces étendues blanches immaculées, ces levés de soleil, ces panoramas à perte de vue au niveau des cols, tous ces lacs plus ou moins ensevelis sous la neige, le bleu du ciel, les voûtes étoilées, le silence lourd de la nuit (quand on n’est pas à coté d’un cours d’eau!), les rencontres avec la faune (cerfs, biches, marmottes, écureuils, rapaces…) IT’S MAGIC…

 

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