TUOLUMNE MEADOWS / SOUTH LAKE TAHOE : la peur de ma vie
Ça y est, Sébastien nous a quitté, on se reverra peut être sur le Vieux Continent qui sait ! Je poursuis ma route avec Connor direction Sonora Pass…ou pas!
Il n’y aura pas de Sonora Pass!!!
Nous avions des échos un peu alarmants à propos du passage des différentes rivières et torrents, mais bon, on a quand même tenté le coup.
Le jeudi 22 juin 2017, serra à marqué d’une croix dans mon parcours sur le PCT.
Depuis la veille Connor et moi avions traversés plusieurs cours d’eau méchamment enragés. Comme les jours précédents, de l’eau jusqu’à la poitrine, parfois avec un débit déstabilisant, et je vous parle pas de la température. On frôle l’hypothermie ! Et là en traversant sur un tronc d’arbre qui ne semblait pas plus dangereux qu’un autre, c’est la chute lourde pour moi.
Je râle après mon sac depuis des semaines mais dans ce cas il m’a un peu sauvé. Il est resté accroché à une branche et du coup je ne suis pas parti comme un fétu de paille dans le courant. Je peux vous dire que les secondes ont durée des heures.
Connor avait traversé sans encombres et heureusement il a entendu mes HELP, HELP, AU SECOURS malgré le boucan. Il a mis 10 minutes à nous sortir, moi et mon sac, de l’eau en furie en veillant à ne lâcher ni l’un ni l’autre.
MERCI CONNOR.
Il m’a fallu 2 heures pour reprendre un peu mes esprits.
REMISE EN QUESTION
Une fois l’obstacle franchi nous avons monté le bivouac en fin d’après midi comme d’habitude. Mais franchement le cœur n’y était plus pour moi. Donc le lendemain matin j’ai pris la décision de rebrousser chemin sur Yosemite et de sortir du PCT pour réfléchir à la suite à donner à mon aventure. Connor était un peu agacé par mon choix, avec la fougue et l’insouciance (ou l’inconscience) de ses 25 ans il a essayé de me convaincre de reprendre la route. Comme dirai l’autre « c’est plus de mon âge ces conneries ». Il est donc parti de son côté et moi du mien – pas très longtemps d’ailleurs parce que seul il s’est rendu à l’évidence qu’il risquait sa vie. Arrivé au fatidique tronc d’arbre, mon palpitant s’est un peu affolé mais la traversée s’est faite sans problèmes à califourchon.
Pour avoir une idée du débit de l’eau : Voir la vidéo
Durant cette journée de rebrousse chemin, à un moment donné, Connor m’a fait de grands signes de la main. Je croyais qu’il le faisait pour me dire « je suis là », mais en fait non, pas du tout, il voulait juste m’avertir que je passais à côté (10 mètres) d’un …OURS NOIR en train de brouter!! En fait je suis tellement fatigué que je ne perçois plus mon environnement comme il le faudrait et je prends des risques inutiles.
Après 2 jours nous voilà installés au campground de Yosemite. C’est la foule ici, mais pas de ravitaillement. On a donc été invité à partager le repas de campeurs habitués au coin. Connor a retrouvé sa sérénité et a reconnu qu’il fallait mieux sortir du PCT sur cette portion à l’heure actuelle.
Pour la suite, je prends, seul, le bus jusqu’à Merced, puis un train et un autre bus jusqu’à Sacramento où je vais passer la nuit. Ensuite ce sera direction South Lake Tahoe en bus demain. Je suis obligé d’y aller pour récupérer des colis qu’on avait envoyé (Stéphane et moi) depuis le départ du PCT.
Je vais me poser et réfléchir à ce que je veux pour la suite.
Je vous tiens au courant. Bises à tous.
Hello.mon ami ,tu me fais rêver mais fais pas le C.. , j’ai tjrs besoin de toi pour faire notre rituel périple dans boucone 😊.ici tout va bien ,ta haie pousse bien elle t’attend comme quoi même à des milliers de kms la nature reprend ses droits , tout ça pour te dire sois prudent prends en plein les yeux mais pas plein la gueule . bisous à toi mon pote et dans tes moments difficiles pense à tes gamelle s à boucone juste pour sourire Amitiés Eric
Salut Jean-Marc
Geneviève, puis ton récit nous ont fait froid dans le dos, c’est de circonstance. On comprend ton questionnement.
Sois convaincu que quel que soit ton choix, tu n’as de compte à rendre à personne. Reviens quand tu le sens, mais reviens nous entier. Comme le chante Souchon, la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie !
Angélique et José